L’Éclat du pénombre

le

À l’école des francophones

Boule de neige dans la gorge

Elle a appris la valeur de la trille. 

La douceur d’être, 

L’abri des ailes de conifères,

L’haleine du bois au printemps

Le pénombre du soleil perçant 

Le silence des arbres

Une simple fleur blanche

Le regard de l’autre

Naïve espoir 

Force fragile

Volte-face vers le soleil

Malgré tout, 

Ancrée dans la terre, 

Éveil d’un

Printemps enneigé

Elle a appris,

À 7 ans, 

À l’école des francophones

Que même les fleurs les plus fragiles 

Pouvaient être protégées

Malgré l’ombre et la lumière

La misère et la sécheresse

Les pieds dans l’eau 

La tête à l’air

La plénitude solitaire 

Et l’inondation d’amour

Entre chien et loup

Le temps des machines à coupe

Le temps du battement de coeur

Le choeur d’un chevreuil effrayé 

Le chant affolant d’une 

Colombe angoisée

Elle a appris

À l’âge de 50 ans

À l’école des francophones

Le cri de la douleur

Transformée

En douceur  

Un rappel

Un retour au silence 

De l’amour 

Le coeur de la trille contient l’univers, 

Un élixir concentré

Pour l’homme qui la perçoit

L’éveil d’un instinct primordial 

Provocation et vigilance 

L’étincelle du moment présent

Et elle, une inutile nécessité

Dans un monde de béton et d’asphalte 

Compacté

Lorsque l’homme touche son pollen, 

Elle se tourne vers lui, comme pour lui rappeler 

Sa propre histoire, sa noblesse, 

Et, en un moment de grâce,

Un souvenir

De l’essence de qui il est

Cueilleur d’esprits

Cultivateur d’âmes

Chasseur de fanthommes 

Semeur de grandes idées

Un rappel que l’homme est puissant

Qu’il a dans ses mains la possibilité 

De faire vivre sa trille ou de la tuer

Tout dépend de l’éclat de vérité,

Dans la symbiose du moment,

Le regard de l’homme porté à sa trille 

Lui fera découvrir son intégrité.

Poëme et photos par Leeça St Aubin

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